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et il me montra la pierre qui était consacrée à la mémoire de :

PHILIP PIRRIP
décédé dans cette paroisse,
et aussi
GEORGIANA,
épouse du ci-dessus.

« Biddy, dis-je en causant avec elle, après le dîner, pendant que sa petite fille jouait sur ses genoux, il faudra que vous me donniez Pip un de ces jours, ou qu’au moins vous me le prêtiez.

— Non, non, dit doucement Biddy, il faut vous marier.

— C’est ce que disent Herbert et Clara ; mais je crois que je n’en ferai rien ; je me suis si bien installé chez eux, que cela n’est même pas du tout probable. Je suis tout à fait un vieux garçon. »

Biddy baissa les yeux sur son enfant, et porta ses petites mains à ses lèvres ; puis elle mit sa bonne main maternelle, avec laquelle elle l’avait touché, dans la mienne. Il y avait quelque chose dans cette action et dans la légère pression de l’anneau de mariage de Biddy, qui avait en soi une douce éloquence.

« Cher Pip, dit Biddy, êtes-vous bien sûr que votre cœur ne bat plus pour elle ?

— Oh ! oui !… Je ne le pense pas, du moins, Biddy.

— Dites-moi comme à une vieille… vieille amie, l’avez-vous tout à fait oubliée ?

— Ma chère Biddy, je n’ai rien oublié de ce qui a eu dans ma vie une grande importance, et peu de ce qui y a eu quelque importance. Mais ce pauvre rêve,