Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXVI.


On le conduisit au Bureau de Police, et il aurait été immédiatement renvoyé devant la cour criminelle pour être jugé, s’il n’avait été nécessaire de rechercher auparavant un vieil officier du ponton duquel il s’était évadé autrefois, pour constater son identité. Personne n’en doutait, mais Compeyson qui avait eu l’intention d’en témoigner était mort emporté par le courant, et il se trouva qu’il n’y avait pas à cette époque dans Londres un seul employé des prisons qui pût donner la preuve réclamée. Dès mon arrivée, je m’étais rendu directement chez M. Jaggers, à sa maison particulière, pour assurer son assistance à Magwitch ; mais M. Jaggers ne voulut rien admettre en faveur de l’accusé. Il me dit que l’affaire serait terminée en cinq minutes, quand le témoin serait arrivé, et qu’aucun pouvoir sur terre ne pourrait l’empêcher d’être contre nous.

Je fis part à M. Jaggers de mon dessein de laisser ignorer à Magwitch le sort de sa fortune. M. Jaggers se fâcha contre moi, et me reprocha d’avoir laissé glisser cette fortune entre mes doigts. Il dit qu’il nous faudrait bien présenter une pétition, et essayer dans tous les cas d’en tirer quelque chose ; mais il ne me cacha pas que, bien qu’il pût y avoir un certain nombre de