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CHAPITRE XXI.


Mes mains avaient été pansées deux ou trois fois pendant la nuit, et encore dans la matinée ; mon bras gauche était brûlé jusqu’au coude, et moins fortement jusqu’à l’épaule ; c’était très-douloureux, mais les flammes avaient porté dans cette direction, et je rendais grâce au ciel que cela ne fût pas plus grave. Ma main droite n’était pas assez sérieusement brûlée pour m’empêcher de remuer les doigts ; elle était bandée, bien entendu, mais d’une manière moins gênante que ma main et mon bras gauches. Je portais ceux-ci en écharpe, et je ne pouvais mettre mon paletot que comme un manteau libre sur mes épaules, et fixé au cou ; mes cheveux avaient souffert du feu, mais ma tête et mon visage étaient saufs.

Quand Herbert fut allé à Hammersmith et eut vu son père, il revint me voir, et passa la journée à me soigner. C’était le plus tendre des garde-malades ; à certains moments, il m’enlevait mes bandages, les trempait dans un liquide réfrigérant qui était tout prêt, et les replaçait avec une tendresse patiente, dont je lui étais profondément reconnaissant.

D’abord en me tenant tranquillement étendu sur le sofa, je trouvai extrêmement difficile je pourrais dire