Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sans entrer dans aucun détail, je lui ai fait entendre que s’il avait connaissance qu’il y ait quelqu’un… Tom, Jack, ou Richard dans votre appartement, ou dans le voisinage immédiat, il ferait mieux d’éloigner Tom, Jack, ou Richard, pendant que vous étiez absent.

— Il a dû être bien embarrassé ?

— Bien embarrassé ?… Pas le moins du monde, parce que je lui ai fait entendre qu’il n’était pas prudent d’essayer de trop éloigner Tom, Jack, ou Richard, pour le présent. Monsieur Pip, je vais vous dire quelque chose. Dans les circonstances présentes, il n’y a rien de tel qu’une grande ville, quand une fois l’on y est. N’ouvrez pas trop tôt la porte, restez tranquille, laissez les choses se remettre un peu avant d’essayer d’ouvrir, même pour laisser entrer l’air du dehors. »

Je le remerciai de ses bons avis, et je lui demandai ce qu’avait fait Herbert.

« M. Herbert, dit Wemmick, après être resté immobile pendant une demi-heure, a trouvé un moyen. Il m’a confié sous le sceau du secret, qu’il recherchait une jeune dame, qui a, comme vous le savez sans doute, un père alité, lequel père ayant été quelque chose comme purser, couche dans un lit d’où il peut voir les vaisseaux monter et descendre le fleuve. Vous connaissez probablement cette jeune dame ?…

— Pas personnellement, » dis-je.

La vérité est que la jeune dame en question avait vu en moi un camarade dépensier, qui ne pouvait que nuire à Herbert, et que, lorsque Herbert avait proposé de me présenter à elle, elle avait accueilli sa proposition avec un empressement si modéré, que Herbert avait été obligé de me confier l’état des choses, en me disant qu’il fallait laisser s’écouler quelque temps avant de faire sa connaissance. Quand j’avais entrepris de faire