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CHAPITRE VII.


À cette époque, quand je lisais dans le cimetière les inscriptions des tombeaux, j’étais juste assez savant pour les épeler, et encore le sens que je formais de leur construction, n’était-il pas toujours très-correct. Par exemple, je comprenais que : « Épouse du ci-dessus » était un compliment adressé à mon père dans un monde meilleur ; et si, sur la tombe d’un de mes parents défunts, j’avais lu n’importe quel titre de parenté suivi de ces mots : « du ci-dessous », je n’aurais pas manqué de prendre l’opinion la plus triste de ce membre de la famille. Mes notions théologiques, que je n’avais puisées que dans le catéchisme, n’étaient pas non plus parfaitement exactes, car je me souviens que lorsqu’on m’invitait à suivre « le droit chemin » durant toute ma vie, je supposais que cela voulait dire qu’il me fallait toujours suivre le même chemin pour rentrer ou sortir de chez nous, sans jamais me détourner, en passant par la maison du charron ou bien encore par le moulin.

Je devais être, dès que je serais en âge, l’apprenti de Joe ; jusque là, je n’avais pas à prétendre à aucune autre dignité, qu’à ce que Mrs Joe appelait être dorloté, et que je traduisais, moi, par être trop bourré. Non-seulement je servais d’aide à la forge, mais si