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Ce mystère moral sembla trop profond pour la compagnie, jusqu’à ce que M. Hubble en eût, enfin, donné l’explication en disant :

« Parce qu’ils sont naturellement vicieux. »

Et chacun de répondre :

« C’est vrai ! »

Et de me regarder de la manière la plus significative et la plus désagréable.

La position et l’influence de Joe étaient encore amoindries, s’il est possible, quand il y avait du monde ; mais il m’aidait et me consolait toujours quand il le pouvait ; par exemple, à dîner, il me donnait de la sauce quand il en restait. Ce jour-là, la sauce était très-abondante et Joe en versa au moins une demi-pinte dans mon assiette.

Un peu plus tard M. Wopsle fit une critique assez sévère du sermon et insinua dans le cas hypothétique où l’Église « aurait été ouverte à tout le monde » quel genre de sermon il aurait fait. Après avoir rappelé quelques uns des principaux points de ce sermon, il remarqua qu’il considérait le sujet comme mal choisi ; ce qui était d’autant moins excusable qu’il ne manquait certainement pas d’autres sujets.

« C’est encore vrai, dit l’oncle Pumblechook. Vous avez mis le doigt dessus, monsieur ! Il ne manque pas de sujets en ce moment, le tout est de savoir leur mettre un grain de sel sur la queue comme aux moineaux. Un homme n’est pas embarrassé pour trouver un sujet, s’il a sa boîte à sel toute prête. »

M. Pumblechook ajouta, après un moment de réflexion :

« Tenez, par exemple, le porc, voilà un sujet ! Si vous voulez un sujet, prenez le porc !

— C’est vrai, monsieur, reprit M. Wopsle, il y a