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sculptures, nous priant d’entrer, je pensais que je savais bien à quelles guirlandes elles ressemblaient.

Le dîner était servi dans la plus confortable de ces pièces ; la seconde était le cabinet de toilette, la troisième la chambre à coucher. Il nous dit qu’il occupait toute la maison, mais qu’il ne se servait guère que de l’appartement dans lequel nous nous trouvions. La table était convenablement servie, sans argenterie véritable bien entendu. Près de sa chaise se trouvait un grand dressoir qui supportait une quantité de carafes et de bouteilles, et quatre assiettes de fruits pour le dessert. Je remarquai que chaque chose était posée à sa portée, et qu’il distribuait chaque objet lui-même.

Il y avait une bibliothèque dans la chambre. Je vis, d’après le dos des livres, qu’ils traitaient généralement de lois criminelles, de biographies criminelles, de procès criminels, de jugements criminels, d’actes du Parlement et d’autres choses semblables. Tout le mobilier était bon et solide, comme sa chaîne et sa montre ; mais il avait un air officiel, et l’on n’y voyait aucun ornement de fantaisie. Dans un coin était une petite table couverte de papiers, avec une lampe à abat-jour ; Jaggers semblait ainsi apporter avec lui au logis l’étude et ses travaux, et les voiturer le soir pour se mettre au travail.

Comme il avait à peine vu, jusqu’à ce moment, mes trois compagnons ; car, lui et moi, nous avions marché ensemble, il se tint appuyé contre la cheminée après avoir sonné, et les examina avec attention. À ma grande surprise, il parut aussitôt s’intéresser principalement, sinon exclusivement au jeune Drummle.

« Pip, dit-il en posant sa large main sur mon épaule et en m’attirant vers la fenêtre, je ne les distingue pas l’un de l’autre ; lequel est l’araignée ?