Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 1.djvu/298

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mrs Pocket montra aussitôt une aimable émotion, et dit :

« C’est encore cette odieuse Sophie !

— Que veux-tu dire, Belinda ? demanda M. Pocket.

— Oui, c’est Sophie qui vous l’a dit, fit Mrs Pocket ; ne l’ai-je pas vue de mes yeux et entendue de mes oreilles, revenir tout à l’heure ici et demander à vous parler ?

— Mais ne m’a-t-elle pas emmené en bas, Belinda, répondit M. Pocket, montré la situation dans laquelle se trouvait la cuisinière et jusqu’au paquet de beurre ?

— Et vous la défendez, Mathieu, dit Mrs Pocket, quand elle fait mal ? »

M. Pocket fit entendre un grognement terrible.

« Suis-je la petite fille de grand-papa pour n’être rien dans la maison ? dit Mrs Pocket ; sans compter que la cuisinière a toujours été une très-bonne et très-respectable femme, qui a dit, en venant s’offrir ici, qu’elle sentait que j’étais née pour être duchesse. »

Il y avait un sofa près duquel se trouvait M. Pocket ; il se laissa tomber dessus, dans l’attitude du Gladiateur mourant. Sans abandonner cette posture, il dit d’une voix creuse :

« Bonsoir, monsieur Pip. »

Alors je pensai qu’il était temps de le quitter pour m’en aller coucher.

Séparateur