Page:Dickens - Le Mystère d'Edwin Drood, 1880.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvait vers le derrière de la même maison, à en faire l’inspection à nouveau sous l’autre face, mais sans y entrer jamais.

L’expédition promettait donc d’être longue.

Enfin, M. Grewgious se rappela une certaine veuve, cousine de M. Bazzard, qui déménageait souvent et qui était venue une fois lui rendre visite pour lui demander de la faire connaître.

Ladite veuve demeurait dans Southampton Street, Bloomsbury Square.

Son nom apparaissait gravé en lettres de grandes dimensions, sur une plaque de cuivre :

BILLIKIN.

De quel sexe était Billikin ?

L’écriteau ne le disait pas.

La bonne dame avait l’aspect d’une personne toujours près de tomber en faiblesse ; elle avait aussi un grand débordement de franchise.

Elle sortit d’un air languissant du petit parloir sur le derrière de la maison ; elle semblait n’être arrivée jusque-là qu’après une série d’évanouissements successifs.

« J’espère que je vous vois en bonne santé, monsieur ? dit Mme Billikin en s’inclinant légèrement, comme indice qu’elle reconnaissait son visiteur.

— Je vous remercie… je suis tout à fait bien. Et vous, madame ? répliqua M. Grewgious.

— Je suis aussi très-bien, répondit Mme Billikin, après avoir fortement repris sa respiration comme pour combattre une nouvelle faiblesse, aussi bien que je puis l’être jamais…

— Ma pupille et une dame d’âge respectable, dit M. Grewgious, désirent trouver un appartement meublé, agréable, pour un mois ou deux. Avez-vous ce que nous souhaitons, madame ?

— M. Grewgious, répliqua Mme Billikin, je ne veux pas vous tromper, bien loin de là… J’ai des appartements convenables. »

On voyait bien que la bonne dame ajoutait mentalement :