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semblait s’excuser d’être un si grand embarras pour lui et pour d’autres.

L’idée de vivre, à l’abri du péril, dans l’hôtel Furnival, pour le reste de ses jours, fut le seul plan qui se présenta à son esprit.

« Il m’est venu à l’idée, dit M. Grewgious, que comme la respectable Mlle Twinkleton profite quelquefois de l’occasion des vacances pour venir à Londres, afin d’étendre ses relations, de voir les parents de ses élèves, nous pourrions, provisoirement, inviter Mlle Twinkleton à venir habiter avec vous pendant un mois.

— Habiter où, monsieur ?

— Mais, continua M. Grewgious, ne pourrions-nous pas louer un appartement meublé dans Londres, et la prier de vous servir de chaperon ?

— Et après le mois écoulé, monsieur ?

— Après, dit M. Grewgious, notre situation ne pourra être pire qu’à présent.

— Je pense que ce projet pourrait en effet nous tirer d’embarras pour quelque temps.

— Alors, sortons, dit M. Grewgious en se levant, et allons nous mettre à la recherche de notre appartement meublé. Rien ne saurait être plus agréable pour moi que la douce présence dont j’ai joui la soirée dernière ; je voudrais en voir embellies toutes les soirées de mon existence, mais tout ce qui m’entoure n’est guère convenable pour une jeune dame. Mettons-nous à la recherche des aventures et allons voir des logements. M. Crisparkle, qui doit retourner immédiatement chez lui, sera sans doute assez bon pour voir Mlle Twinkleton et pour inviter cette dame à prêter son concours à la réalisation de notre plan. »

M. Crisparkle accepta la commission avec empressement et partit.

M. Grewgious et sa pupille sortirent et commencèrent leur expédition.

L’idée que se faisait M. Grewgious du meilleur moyen de chercher des appartements meublés, consistait à traverser la rue pour examiner une maison portant un écriteau à l’une de ses fenêtres, puis à se diriger quand il