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— Oui, je le suppose, par… »

Rosa, encore une fois, tourna la tête en arrière au lieu de prononcer le nom du marin.

« Mais dites-moi quelque chose avant que nous nous séparions, ma chère Héléna, Dites qu’il ne dépend pas de moi d’empêcher cela.

— Empêcher quoi ? mon amour ?

— Empêcher qu’il ne soit si méchant et si vindicatif. Ne pourrais-je pas arriver à quelques termes de conciliation avec lui ?

— Vous savez combien je vous aime, ma chérie, répondit Héléna avec indignation. Eh bien ! j’aimerais mieux vous voir étendue morte à ses pieds.

— Cet entretien m’a fait grand bien !… Vous le direz à votre pauvre frère ? Vous lui porterez mon souvenir et l’expression de ma sympathie ? Vous lui demanderez de ne pas me haïr ? »

Héléna eut un mouvement de tête qui exprimait que cette dernière recommandation était bien superflue.

Elle envoya des deux mains des baisers à son amie, et son amie l’imita.

Helena vit alors une troisième main, pas blanche, celle-là, mais brune comme du cuivre, apparaître au milieu des fleurs et aider Rosa à descendre dans l’appartement.

Il suffit à M. Tartar, à l’intérieur de la cabine, de toucher simplement le bouton d’une armoire pour faire apparaître une collation enchantée.

Des macarons merveilleux, des liqueurs étincelantes, des épices tropicales, des gelées de fruits tropicaux, s’offrirent à profusion aux regards de Rosa.

Mais M. Tartar ne pouvait arrêter la marche du temps, et le temps est impitoyable.

Il marcha si vite que Rosa fut enfin obligée de quitter le pays des fleurs pour redescendre sur la terre et retourner chez M. Grewgious.

Et maintenant, ma chère, dit M. Grewgious, qu’y a-t-il à faire ? Et pour poser la question sous une autre forme, quel parti faut-il prendre à votre égard ?… »

Rosa ne put que lui lancer un regard par lequel elle