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nous aurions, par M. Tartar, non-seulement la connaissance de cette manœuvre, mais celle des termes dont se serait servi l’autre pour lui parler ?

— Je comprends ! » s’écria Rosa.

Elle s’élança dans la cabine du conseil d’État.

Peu de temps après, sa jolie tête reparut animée de brillantes couleurs.

Elle avait fait son rapport à M. Crisparkle, qui était allé quérir M. Tartar, et M. Tartar se tenait à portée, dans le cas où l’on aurait besoin de lui.

En prononçant ces derniers mots, Rosa tourna la tête, avec un peu de confusion, du côté de la cabine.

Elle ajouta que M. Tartar était tout prêt à agir dans le sens qui lui était indiqué, et cela dès le jour même.

« Je le remercie du fond du cœur, dit Héléna ; veuillez, je vous prie, le lui dire. »

De nouveau, Rosa qui se tenait toujours un peu confuse entre le jardin aérien et la cabine, rentra pour s’acquitter de son message, et revint avec de nouvelles assurances des bonnes dispositions de M. Tartar.

Elle agissait de manière à se partager entre Héléna et lui, ce qui prouve que la confusion n’est pas nécessairement maladroite et peut avoir au contraire quelquefois ses subtilités.

« Et maintenant, ma chérie, dit Héléna, nous ne devons pas oublier la prudence qui doit abréger notre première entrevue : il faut nous séparer. J’entends Neville qui sort de sa chambre. Retournez-vous là-bas ?

— Chez Mlle Twinkleton ? demanda Rosa.

— Oui.

— Oh ! je ne pourrais plus y rester, je ne le pourrais, après cette terrible conversation ! dit Rosa.

— Alors, où irez-vous, ma belle ?

— Maintenant que j’y réfléchis, je n’en sais rien, dit Rosa. Je n’ai encore rien arrêté, mais mon tuteur prendra soin de moi. Soyez sans inquiétude, ma chère. Il est certain que je serai quelque part. »

Ce qui semblait assez probable.

« Et j’aurai des nouvelles de mon Bouton de Rose par M. Tartar ? demanda Héléna.