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péta-t-il, que j’ai une idée. Je crois avoir le plaisir de connaître le nom de M. Tartar, qui doit occuper un appartement dans la partie supérieure de la maison qui fait le coin et qui est voisine de celle-ci.

— Oui, monsieur, répondit M. Tartar. Vous êtes dans le vrai.

— Je suis dans le vrai sur ce point. Notez le fait ! dit M. Grewgious qui tira une ligne avec le pouce de sa main droite sur celui de sa main gauche. Ne connaîtriez-vous pas le nom de votre voisin dans la partie supérieure de la maison de l’autre côté du mur mitoyen ? »

M. Grewgious s’était rapproché de M. Tartar, pour ne rien perdre de l’expression de son visage.

« Landless, dit celui-ci.

— Notez ceci encore ! » dit M. Grewgious.

Il fit un autre temps de trot par la chambre et revint sur ses pas :

« Vous ne connaissez pas personnellement ce jeune gentleman, je suppose ?

— Notre connaissance est encore légère ; mais nous avons eu quelques relations.

— Notez toujours cela ! » reprit M. Grewgious.

Troisième petit temps de trot, troisième retour à son point de départ.

« Quelle nature de relations avez-vous eues avec lui, M. Tartar ?

— Ce jeune homme me paraissait être dans un pauvre état de santé, et je lui ai demandé la permission de faire monter mes fleurs jusqu’à lui afin qu’il en partageât la jouissance, c’est-à-dire d’étendre mon jardin jusqu’à ses fenêtres.

— Voudriez-vous avoir la bonté de prendre des sièges ? s’écria M. Grewgious ; je vous dis que j’ai une idée. »

Tout le monde se rendit à son désir et M. Tartar avec non moins d’empressement que personne.

M. Grewgious prit place au centre du cercle et mit ses mains sur ses genoux.

Après quoi il exposa son idée, conformément à sa manière accoutumée, c’est-à-dire comme s’il avait appris cet exposé par cœur.