pauvre personnage obscur tel que moi ; M. le maire témoignera en faveur de ces bonnes gens, je n’en doute pas.
— L’honorable maire, dit M. Datchery en saluant très-bas, me place sous le coup d’une obligation infinie.
— Très-braves gens, monsieur, ce monsieur et cette dame Tope, répliqua M. Sapsea avec condescendance. Très-bonnes opinions… se conduisant très-bien, très-respectueux… très-estimés du Doyen et du Chapitre.
— L’honorable maire leur donne, en ce moment, un certificat dont ils devront être fiers, dit M. Datchery. Je désirerais prendre la liberté de demander à Son Honneur s’il n’y a pas bien des choses dignes d’intérêt dans la cité qui a l’avantage d’être placée sous son autorité ?
— Nous sommes, monsieur, répondit M. Sapsea, une ancienne cité et une cité ecclésiastique. Nous sommes une cité constitutionnelle, et nous soutenons et maintenons nos glorieux privilèges.
— Son Honneur, dit M. Datchery en saluant, m’inspire le désir de connaître mieux cette cité et me confirme dans l’inclination que je sentais déjà d’y finir mes jours.
— Vous avez servi dans l’armée, monsieur, insinua M. Sapsea.
— Monsieur le maire me fait trop d’honneur, répliqua M. Datchery.
— Dans la marine, alors ?
— Trop d’honneur encore, monsieur le maire.
— La diplomatie est une belle profession, reprit M. Sapsea sous forme d’observation générale.
— Là, je le confesse, Son Honneur M. le maire est beaucoup trop fort pour moi, fit M. Datchery en saluant avec un sourire ingénu, un oiseau diplomatique lui-même ne pourrait pas échapper à un fusil tel que le sien. »
Tout cela était très-flatteur.
M. Sapsea flairait un gentleman d’une grande, d’une éclatante habileté, vraiment accoutumé au rang et à la dignité et donnant un bel exemple des façons respectueuses qui conviennent vis-à-vis d’un maire.
Il y avait surtout dans la manière de M. Datchery de parler à la troisième personne quelque chose que M. Sapsea