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quel occupait la maison de la porte du cloître, dont le trou habité par le bedeau n’était après tout qu’une dépendance.

« Le pauvre cher monsieur est bien solitaire et bien triste, » dit Mme Tope.

Mais elle ne doutait pas qu’il parlerait en sa faveur.

« Peut-être monsieur, répéta-t-elle, a-t-il entendu dire quelque chose de ce qui est arrivé l’hiver dernier ? »

M. Datchery avait une connaissance confuse des événements en question, il répondit qu’il se les rappellerait peut-être en cherchant de son mieux dans ses souvenirs ; mais il n’avait aucune envie d’y chercher.

Il demanda pardon à Mme Tope et lui fit observer qu’il n’était qu’un simple vieux bonhomme vivant de son revenu aussi paresseusement qu’il le pouvait, en relations avec beaucoup de gens, ce qui lui rendait difficile de garder fidèlement dans sa mémoire toutes les histoires qu’on lui racontait.

M. Jasper s’étant, en effet, montré disposé à parler favorablement pour M. Tope, M. Datchery, qui lui avait fait passer sa carte, fut invité à monter l’escalier de la poterne.

« Le maire est avec lui, dit M. Tope ; mais il ne faut pas le considérer comme un visiteur, car lui et M. Jasper sont de grands amis qui ne se quittent point.

— Mille excuses, dit M. Datchery en mettant son chapeau sous son bras et en s’adressant aux deux gentlemen. Je prends ici une précaution égoïste et qui n’est intéressante que pour moi-même. Mais je suis un simple particulier vivant de ses revenus, ayant l’intention de se fixer dans un endroit agréable et tranquille pour y passer une partie de sa vie, et j’ose vous demander si la famille Tope est tout à fait respectable. »

M. Jasper pouvait en répondre sans la moindre hésitation.

« Cela me suffit, monsieur, dit M. Datchery.

Mon ami, le maire de la ville, ajouta M. Jasper en présentant M. Datchery d’un geste de la main à ce potentat. La recommandation de M. Sapsea, en ces circonstances, sera beaucoup plus importante que celle d’un