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Mais M. Grewgious ne voyant pas de lumière aux fenêtres de Neville, laissa ses regards errer des croisées aux étoiles ; il semblait chercher à y lire quelque chose qui lui était encore caché.

Il n’était pas difficile, M. Grewgious !

Beaucoup d’entre nous voudraient bien lire dans les étoiles, mais nul ne connaîtra la langue des astres en ce monde, et il est probable que nous apprendrons encore quelques autres langues humaines avant que nous nous soyons rendus maîtres de l’alphabet des planètes.



CHAPITRE XVIII

Un nouvel habitant vient s’établir à Cloisterham


Vers cette époque, un étranger apparut dans Cloisterham.

C’était un personnage à cheveux blancs, avec des sourcils noirs ; il portait une grande redingote boutonnée jusqu’en haut, un gilet de buffle, et certain pantalon gris qui affectait l’allure militaire.

Mais il s’annonça à l’Hôtel Crozier, l’hôtel orthodoxe dans lequel il descendit avec son porte-manteau, comme « un chien de paresseux » vivant de son revenu et ayant l’intention de résider un mois ou deux dans cette vieille et pittoresque cité, quitte à s’y fixer définitivement plus tard, si le lieu devenait tout à fait de son goût.

Ces déclarations avaient été faites dans le café de l’Hôtel, à tous ceux que cela pouvait intéresser ou ne pas intéresser, par l’étranger, tandis qu’il attendait sa sole frite, sa côtelette de veau, et sa pinte de sherry.

Et le garçon, les affaires étant fort peu animées à l’Hôtel Crozier, représentait à lui seul tous ceux que cela pouvait intéresser ou ne pas intéresser et avait seul profité de ces informations.