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Quant au choix de l’endroit où il avait déposé la montre et l’épingle, n’importe !

Évidemment il valait mieux que des objets d’une nature aussi compromettante fussent trouvés partout ailleurs que sur lui.

En ce qui concernait le but de réconciliation que se proposait l’entrevue concertée entre les deux jeunes gens, il y avait peu de conséquences à en tirer en faveur du jeune Landless, car il apparaissait clairement que l’idée de cette rencontre ne venait pas de lui, mais de M. Crisparkle, et que le jeune homme avait cédé aux instances de son maître.

Et qui savait avec quelle répugnance et dans quelles mauvaises dispositions d’esprit Neville, cédant à la contrainte, s’y était rendu !

Plus on examinait sa position, plus elle paraissait mauvaise sur tous les points.

L’idée même qu’on avait admise, que le jeune homme disparu s’était peut-être volontairement caché, était devenue plus improbable par la déposition de la jeune fille dont il s’était si récemment séparé.

Car elle avait dit expressément, lorsqu’on l’avait interrogée, ce qui était positivement convenu entre eux.

Ils devaient attendre l’arrivée du tuteur, M. Grewgious.

Et pourtant Edwin avait disparu avant la venue de ce gentleman.

Sous le coup de ces soupçons si nettement formulés, Neville fut détenu, et les recherches furent activées de tous côtés.

M. Jasper y travaillait nuit et jour.

Mais on ne découvrit rien.

Aucun indice n’apparut tendant à prouver qu’Edwin était mort, et il fallut bien relâcher enfin le meurtrier supposé.

Neville fut mis en liberté.

Il s’ensuivit une conséquence que M. Crisparkle n’avait que trop bien prévue.

Neville dut quitter la ville ; car les habitants l’évitaient et voulaient se débarrasser de sa présence.

Et ce n’était pas tout.