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petit groupe d’individus, les mêmes qui étaient retournés sur leurs pas.

Parmi eux étaient M. Jasper et M. Crisparkle.

Les conducteurs de Neville le menèrent près du Chanoine Mineur et lui rendirent sa liberté par déférence pour ce gentleman.

« Que signifie tout cela, monsieur ? s’écria le jeune homme. De quoi s’agit-il ! Il me semble que j’ai perdu la raison ! »

Le cercle s’était formé autour de lui.

« Où est mon neveu ? demanda M. Jasper d’un ton farouche.

— Où est votre neveu ? répéta Neville. Pourquoi m’adressez-vous cette question ?

— Je vous le demande, répliqua Jasper, parce que vous êtes la dernière personne en compagnie de laquelle il a été vu cette nuit, et qu’on ne le retrouve plus.

— On ne le retrouve plus ! s’écria Neville épouvanté.

— Calmez-vous… calmez-vous !… dit M. Crisparkle Permettez-moi, monsieur Jasper. Monsieur Neville, vous êtes tout troublé, rassemblez vos pensées, il est d’une grande importance que vous rassembliez vos pensées. Prêtez-moi toute votre attention.

— J’essaierai, monsieur, mais je suis comme un fou.

— Vous avez quitté hier soir la maison, de M. Jasper avec Edwin Drood ?

— Oui.

— À quelle heure ?

— Était-ce vers minuit ? demanda Neville en portant la main à sa tête et en s’adressant du regard à Jasper.

— C’est bien cela, dit M. Crisparkle. C’est l’heure déjà indiquée par M. Jasper. Vous êtes descendus ensemble vers la rivière ?

— Sans doute, pour voir les effets du vent.

— Qu’avez-vous fait ensuite ?… combien de temps êtes-vous restés là ensemble ?…

— Dix minutes environ, pas plus. Puis nous sommes revenus tout en nous promenant jusqu’à votre maison. M. Drood a pris congé de moi à votre porte.

— A-t-il dit qu’il eût l’intention de retourner à la rivière ?