Page:Dickens - Le Mystère d'Edwin Drood, 1880.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naissance, et qui trouvent leur ville merveilleusement rétrécie.

Pour les premiers, le son des cloches de la cathédrale, et le croassement des corneilles de la tour, sont des voix familières ; les seconds, dans les heures passées au loin, se sont imaginé quelquefois voir tomber autour d’eux à l’automne, les feuilles des grands ormes qui s’élèvent dans l’enclos de la cathédrale.

Alors les premières impressions de leur jeunesse se ravivaient.

Heureux et paisibles souvenirs !

Le moment de la saison se manifeste à plus d’un signe.

Des baies rouges brillent çà et là aux treillages du Coin du Chanoine, M. et Mme Tope s’occupent à planter délicatement des branches de houx dans les sculptures des stalles de la cathédrale : ils y mettent le même soin pieux que s’ils ornaient la boutonnière même du Doyen et des membres du chapitre.

Que de profusion dans l’approvisionnement des boutiques !

Jamais on a vu tant de raisins de Corinthe, d’épices, de fruits confits, et de sucreries.

Un air de dissipation inaccoutumée.

Une botte de plantes parasites se balance au-dessus de la porte des épiciers, et l’on y voit suspendu un gâteau de douze pence qui sera tiré à la loterie.

Les amusements publics foisonnent.

Voici les figures de cire qui ont fait une si profonde impression sur l’esprit sérieux de l’empereur de la Chine ; elles sont visibles pendant la semaine de Noël, et seulement « pour répondre au désir formellement exprimé par la population, » dans un certain vieux local tout en haut de la ruelle, occupé naguère par un loueur de chevaux qui a fait de mauvaises affaires.

Une grande pantomime comique doit être représentée au théâtre.

En somme, tout Cloisterham est debout et en mouvement, à l’exception pourtant de l’école supérieure et du pensionnat de Mlle Twinkleton.

Tous les élèves du premier établissement sont dans