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cas je vais m’isoler du monde, entre mes draps et essayer. »

M. Grewgious traversa le palier pour gagner sa chambre froide et imprégnée de brouillard ; il fut bientôt prêt à se mettre au lit.

Apercevant imparfaitement son visage dans la glace d’un miroir terni par l’humidité, il en approcha la chandelle et se regarda de plus près pendant un moment.

« Joli museau pour avoir la chance probable d’occuper la pensée d’une femme ! Gagne ton lit, pauvre homme, et cesse de divaguer ! »

Sur ce, il éteignit sa lumière, se fourra entre ses draps et, après un nouveau soupir, il s’isola du monde.

Et cependant il y a tant de recoins romanesques dans le cœur et la cervelle des hommes, même les plus « anguleux » et les plus « positifs » que le vieux P. J. T. lui-même divaguait peut-être tout comme M. Grewgious dans les anciens temps, aux environs de l’an dix-sept cent quarante-sept.



CHAPITRE XII

Une nuit avec Durdles


Quand M. Sapsea n’a rien de mieux à faire, vers le soir, et qu’il trouve que la contemplation de sa profondeur devient quelque peu monotone, en dépit de l’ampleur du sujet, il prend souvent l’air dans l’enclos de la cathédrale et dans ses alentours.

Il aime à passer dans le cimetière, de l’air important d’un propriétaire et à encourager dans son esprit la pensée qu’il a d’avoir agi en bon et gracieux seigneur envers sa méritoire locataire en ce lieu, Mme Sapsea, à laquelle il a donné publiquement le prix de vertu.

Il aime à voir un ou deux visages se fourvoyer pour le