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que s’il avait mis du coton dans ses oreilles et des chaussons de velours sans semelles à ses pieds.

Quelques moineaux, à demi aveuglés par les fumées de la ville, babillent sur les arbres que ces mêmes fumées ont rendus tout gris.

Ils s’appellent les uns les autres et se figurent être à la campagne ; quelques pieds de jardin et d’allées sablées permettent cette douce illusion à leur faible intelligence de moineaux.

Ce quasi champêtre recoin est voué aux hommes de lois ; on y voit une petite cahute avec une lanterne à son faîte.

À quoi sert-elle ?

Aux frais de qui est-elle entretenue ?

L’historien de cette histoire est obligé d’avouer qu’il l’ignore.

Au temps où Cloisterham s’offensa de la création d’un chemin de fer en son voisinage, création menaçante pour ses vieilles institutions… (les vieilles institutions nous sont chères à nous autres habitants de la Grande-Bretagne, et partout si l’on y touche, c’est un concert de jérémiades), à cette époque donc, aucun édifice construit sur de grandes proportions n’avait encore été élevé pour projeter son ombre sur Staple Inn.

Le soleil y répandait ses brillants rayons et le vent du Sud y soufflait sans obstacle.

Cependant, ni le vent, ni le soleil ne favorisaient Staple Inn, par une certaine après-midi de décembre, vers six heures,

Tout le recoin était enveloppé d’un épais brouillard, les chandelles éclairaient de leur lumière nébuleuse et douteuse les fenêtres des appartements, et notamment la maison qui formait un des angles du carré et qui montrait au-dessous de son portail disgracieux cette mystérieuse inscription :

P.
J.xxxxxxxxxT.
1747.

Dans une chambre de cette maison était assis un per-