Page:Dickens - Le Mystère d'Edwin Drood, 1880.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout cela légèrement, mais je l’ai accompagné le plus loin possible, et je l’ai quitté fort à contre-cœur. Je suis incapable de secouer ces sombres et vagues pressentiments de malheur, si des impressions appuyées sur des faits peuvent être ainsi qualifiées… Mais je ne le crois pas. »

« Ce n’est pas tout, dit Jasper en soulevant les feuillets du livre, avant de le déposer sur la table. Je suis retombé plusieurs fois dans ces humeurs noires, ainsi que le démontrent d’autres annotations. Mais j’ai maintenant l’assurance que vous me donnez pour me soutenir, et je l’inscrirai dans mon livre comme un antidote contre le retour de mes frayeurs.

— Et l’antidote sera tel, je l’espère, répliqua M. Crisparkle, qu’il vous portera à jeter vos notes au feu. Je devrais être le dernier à vous trouver un défaut ce soir, quand vous venez de répondre à mes désirs avec tant de franchise, mais je dois dire, Jasper, que votre dévouement à votre neveu vous a bien exagéré les choses.

— Je puis en appeler à votre témoignage, dit Jasper en levant les épaules, sur l’état d’esprit dans lequel je me trouvais ce soir-là, avant de consigner mes impressions sur ce journal. De là la façon dont je les ai exprimées. Vous rappelez-vous avoir fait une objection contre un mot échappé dans la querelle et que vous trouviez trop fort ? Le mot était plus fort, en effet, que tous ceux dont je me suis servi dans mon journal.

— Bien… bien… Essayez de mon antidote, répliqua M. Crisparkle, et puisse-t-il vous fournir des aspects plus riants et plus heureux ! Nous n’aurons pas une plus longue discussion pour le moment. J’ai à vous remercier pour mon propre compte et je vous remercie sincèrement.

— Vous verrez ! dit Jasper, quand ils se pressèrent la main. Ce que vous désirez que je fasse, je ne le ferai pas à demi. J’aurai soin que Ned, s’il doit céder, cède complètement. »

Trois jours après cette conversation, il alla rendre visite à M. Crisparkle, porteur de la lettre suivante :