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n’avait nul besoin d’admirer Mlle Bud ; que le frère de Mlle Landless avait alors saisi le couteau, la fourchette, la bouteille et la carafe, la carafe avait surgi inopinément au milieu des projectiles, et avait, avec le tout, essayé d’exterminer M. Edwin Drood.

La pauvre petite Rosa se fourra les doigts dans les oreilles dès que ces bruits commencèrent à circuler.

Elle se retira même dans un coin, en suppliant qu’on ne lui en parlât plus.

Mlle Landless ayant demandé à Mlle Twinkleton la permission d’aller voir son frère, non sans laisser deviner qu’elle se passerait de la permission si elle ne lui était pas accordée, sortit avec l’intention arrêtée de se rendre chez M. Crisparkle afin d’être fidèlement renseignée.

Quand elle fut de retour, après avoir été préalablement prise à part par Mlle Twinkleton, jalouse de passer au crible les nouvelles qu’elle rapportait et de s’assurer qu’elles ne renfermaient rien d’inconvenant, Mlle Landless fit connaître à Rosa ce qui était réellement arrivé.

Helena insista, le rouge au visage, sur la grossière provocation adressée à son frère, mais en atténuant pourtant un peu la gravité de l’offense, en la présentant comme venue à la suite d’autres mots échangés entre les deux jeunes gens, mots sans intérêt pour sa nouvelle amie, et elle se garda surtout bien de dire que ces gros mots avaient eu pour cause la façon par trop légère dont le fiancé de Rosa parlait d’elle.

Helena, enfin, se fit l’interprète, près de sa nouvelle amie, de la supplique de son frère qui la conjurait de lui pardonner.

Elle s’acquitta de cette mission avec une chaleur toute paternelle et mit fin à l’entretien.

Il était réservé à Mlle Twinkleton de calmer les esprits dans la Maison des Nonnes.

En conséquence, cette dame fit une entrée imposante dans ce que les plébéiens appelleraient la classe ; mais dans le langage patricien, adopté par les maîtresses de l’établissement, cette chambre portait la dénomination de « la salle destinée à l’étude. »

Mlle Twinkleton entra en disant :