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GRILLON DU FOYER.

le faux étranger et la petite nourrice étaient à leur place, le vieux cheval partit. Boxer, l’insouciant Boxer, courant devant, courant derrière, courant autour de la voiture, et aboyant aussi triomphalement et aussi gaiement que toujours.

Lorsque Tackleton fut aussi sorti, escortant May et sa mère chez elles, le pauvre Caleb s’assit près du feu à côté de sa fille ; plein de tristesse et de remord. Il se disait : « Ne l’ai-je trompée depuis le berceau, que pour lui briser le cœur à la fin ? »

Les jouets que l’on avait mis en mouvement pour l’enfant étaient déjà depuis longtemps immobiles. Les poupées imperturbablement calmes dans le silence et le demi-jour ; les chevaux fougueux avec leurs yeux et leurs naseaux ouverts ; les vieux messieurs debout à des portes étroites, avec leurs genoux et leurs chevilles fléchissants ; les casse-noisette avec leurs figures grimaçantes ; les bêtes se dirigeant vers l’arche de Noé, deux à deux, comme des écoliers en promenade, pouvaient être regardés comme frappés d’immobilité par l’étonnement, à la vue de Dot convaincue de fausseté, ou de Tackleton digne d’être aimé, par quelque combinaison de circonstances.