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GRILLON DU FOYER.

Lorsqu’il eut donné cette assurance d’un ton de voix qui prouvait ce qu’il avait dit de ses poumons, il ajouta de son ton ordinaire : ― Donnez-lui une chaise au coin de la cheminée, laissez-le s’asseoir en silence et regardez-le amicalement ; c’est tout ce dont il a besoin. Il est facile à contenter.

Berthe avait écouté avec attention. Il fit venir Caleb à son côté, quand il eut placé la chaise, et elle lui demanda de lui dépeindre le nouveau venu. Lorsqu’il l’eut fait avec une fidélité vraiment scrupuleuse, elle fit un mouvement, le premier depuis que cet homme était entré, et après cela elle sembla ne plus prendre intérêt à lui.

Le brave voiturier était tout joyeux, et plus amoureux de sa petite femme que jamais.

— Ma Dot n’est guère bien mise, dit-il en l’embrassant quand elle fut un peu à l’écart, mais je l’aime autant comme cela. Voyez là-bas, Dot.

Il lui montrait le vieillard, Dot baissa les yeux ; je crois qu’elle tremblait.

— Ah ! ah ! ah ! il est plein d’admiration pour vous, nous n’avons parlé que de vous, tout le long de la route. Ah ! c’est un brave vieux ; je l’aime pour cela.

— Je voudrais qu’il eût un meilleur sujet de conversation, John, dit-elle en jetant un regard autour d’elle, surtout vers Tackleton.

— Un meilleur sujet, s’écria le jovial John. Pas du