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GRILLON DU FOYER

temps en silence. Mais il n’était pas facile de rester silencieux longtemps dans la voiture de John Peerybingle, car il n’y avait personne qui n’eût quelque petite chose à dire, et quand même ce n’aurait été que le « comment allez-vous » d’usage ; et le plus souvent, assurément ce n’était guère davantage, il fallait pourtant y répondre avec une spirituelle cordialité non pas simplement par un signe de tête ou par un sourire, mais par une action complète des poumons tout comme dans une discussion parlementaire à la chambre. Parfois, des passants à pied ou à cheval voyageaient un petit morceau de chemin auprès de la voiture pour babiller un moment, et alors des deux côtés beaucoup de paroles étaient échangées.

Puis Boxer, quand il s’agissait de reconnaître un ami du voiturier ou de le lui faire reconnaître, valait autant qu’une demi-douzaine de chrétiens. Tout le long de la route, chaque être le connaissait, spécialement les poules et les cochons qui, dès qu’ils le voyaient approcher, le corps tout de côté, les oreilles dressées avec curiosité, et son morceau de queue se balançant d’un côté et d’autre, se réfugiaient immédiatement dans leurs quartiers sans se soucier de l’honneur d’avoir avec lui plus grande accointance. Il avait partout une occupation : il donnait un coup d’œil dans tous les petits chemins, regardait dans tous les puits, se montrait dans toutes les fermes, se précipitait au milieu de toutes les écoles d’enfants, mettait en déroute tous les pigeons, faisait