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GRILLON DU FOYER.

fait quelque chose pour mériter ces remerciements. Il eût été très difficile à Caleb de décider en ce moment, fût-il menacé de mort, s’il devait tomber aux genoux du marchand de joujoux, ou le chasser de chez lui à grands coups de pied. Caleb savait bien cependant que c’était lui qui avait apporté à sa fille le petit rosier, et que c’était lui qui avait inventé l’innocente déception qui avait empêché Berthe de se douter de toutes les choses dont il se privait chaque jour afin de la rendre moins malheureuse.

— Berthe, dit Tackleton, affectant pour une fois un peu de cordialité ! venez ici.

— Oh ! je puis aller droit à vous, sans que vous ayez besoin de me guider, répondit-elle.

— Vous dirai-je un secret, Berthe ?

— Si vous le voulez, répondit-elle avec empressement.

Comme il s’illumina ce visage obscurci ! comme cette figure devint joyeuse et attentive !

— C’est bien aujourd’hui que cette petite… comment est son nom, cette enfant gâtée, la femme de Peerybingle, vous fait sa visite habituelle, c’est bien ce soir, n’est-ce pas ? dit Tackleton avec une expression de répugnance pour la chose dont il parlait.

— Oui, répondit Berthe. C’est bien aujourd’hui.

— Je le savais dit Tackleton. Je désirerais me joindre à votre partie.