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GRILLON DU FOYER

joie ; regardez-le ! le voilà devant vous robuste et plein de santé ! Votre propre fils chéri ! Votre cher frère vivant et vous aimant, Berthe !

Honneur à cette petite créature pour ses transports. Honneur à ses larmes et à ses éclats de rire, pendant que ces trois personnes étaient dans les bras l’une de l’autre ! Honneur à la cordialité de son accueil pour le marin bruni par le soleil, qui avec sa chevelure noire et flottante s’approcha d’elle pour l’embrasser sans qu’elle détournât sa petite bouche rosée, et sans qu’elle s’opposât à ce qu’il la pressât sur son cœur !

Honneur aussi au coucou, pourquoi pas ? qui, sortant bravement par la porte de son palais mauresque, vint chanter douze fois devant la compagnie, comme s’il était ivre de joie.

Le voiturier en entrant tressaillit, et il y avait lieu, en se trouvant en si bonne compagnie.

— Voyez, John, dit Caleb au comble de la joie, regardez-le, c’est mon fils qui revient de l’Amérique du Sud ! Mon propre fils ! Celui que vous avez équipé et fait partir vous-même, celui dont vous avez été toujours l’ami.

Le voiturier s’avança pour lui prendre la main ; mais il recula, comme si ses traits lui avaient rappelé ceux du sourd qu’il avait amené dans sa voiture, et il dit :

— Édouard ! Était-ce vous !

— Dites-lui tout maintenant, s’écria Dot. Dites-lui tout,