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GRILLON DU FOYER

— Et tendrement, insinua Tackleton.

— Prenant part au déguisement de cet homme, lui donnant l’occasion de la voir seule. C’est la dernière chose que j’aurais voulu voir. C’est la dernière des choses qu’un homme aurait dû me montrer.

— J’avoue que j’ai toujours eu des soupçons, dit Tackleton. Et sous ce rapport je sais qu’on a ici quelque reproche à me faire.

— Mais de même que vous me l’avez montrée, poursuivit le voiturier sans faire attention à lui, telle que vous l’avez vue ma femme, ma femme, que j’aime… sa voix, son œil, sa main devenaient de plus en plus fermes à mesure qu’il répétait ces paroles qui décelaient un but évidemment déterminé, de même que vous l’avez vue à son désavantage, il est juste aussi que vous la voyiez avec mes yeux, et que vous pénétriez dans ma poitrine pour savoir ce qui se passe là-dessus dans mon âme ; car elle est calme, dit le voiturier en le regardant attentivement, et rien ne peut l’ébranler.

Tackleton murmura quelques vagues paroles d’assentiment, mais il était réduit au respect par les manières de son interlocuteur. Tout simple et sans éducation qu’il était, il avait en lui quelque chose de noble et de digne qu’une âme généreuse et pleine d’honneur peut seule donner à l’homme.

— Je suis un homme simple et grossier, dit le voiturier, et bien peu recommandable. Je ne suis pas un