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mais où, plus heureux et plus habile, il ne tarda pas à s’enquérir la gloire et la fortune.

Comme tant d’autres, il fit des articles de journaux, et plus tard il fonda lui-même un journal hebdomadaire. En 1838, il fit paraître son roman d’Olivier Twist. Nicolas Nickleby, L’Horloge de Maître Humphrey, Barbané Rudge, Martin Chuzzlewit, parurent de 1839 à 1844.

Pendant les trois années suivantes, Charles Dickens introduisit dans la littérature anglaise un genre de contes qui, jusque là, avait formé une espèce de Bibliothèque bleue assez différente de la nôtre. Chacun sait combien la fête de Noël est chère aux Anglais. Il y a, pour les lecteurs de ce temps, toute une série de livres composés à diverses époques, et de caractères très variés. Les plus anciens sont presque exclusivement religieux, et contiennent des récits de l’Ancien et du Nouveau Testament, arrangés pour les enfants. Plus tard, s’y joignirent des contes dans le genre des Mille et une Nuits, des histoires de spectres, de revenants, etc., des allégories mystiques, des légendes superstitieuses, des récits de brigandage, enfin toute une mythologie de fées, de gnomes, de farfadets. Ce qui caractérise Les Carillons, le Grillon du Foyer, les Spectres de Noël et les autres Christmas Carols de Charles Dickens, c’est l’alliance du merveilleux avec la réalité matérielle de l’existence humaine. Le naturel s’y lie au surnaturel de la manière la plus piquante. Quand Scrouge persuadé qu’un être diaphane comme le spectre de Marley lui demande s’il peut s’asseoir, lorsqu’il lui dit qu’il n’est peut-être qu’une tranche de bœuf mal digérée, ou un morceau de pomme