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seule sur ces registres, le secret serait assuré.

» Nous changeons de séjour et nous nous rendons dans une partie de la Suisse où notre situation et notre manière de vivre sont inconnues ; vous ferez bien, je crois, de prendre une gouvernante nouvelle, lorsque vous viendrez nous voir. Avec toutes ces précautions l’enfant passera pour être le mien, que j’aurai laissé en Angleterre et qui me sera ramené par les soins de ma sœur. La seule servante que nous gardions avec nous en changeant de demeure, est ma femme de chambre, en qui je peux avoir une confiance sans réserve. Quant aux hommes d’affaires, tant d’Angleterre que de Suisse, ils savent par état garder un secret et nous pouvons être tranquilles de ce côté-là. Ainsi voilà toute notre petite conspiration dévoilée devant vos yeux. Répondez-moi par le retour du courrier. — Mille amitiés, et dites-moi que vous suivrez de près votre lettre. »

— Persistez-vous à cacher le nom de la personne qui a écrit ces lignes ? — demanda Vendale.

— Je le garde pour le bouquet, — répondit insolemment Obenreizer, — et je passe à ma seconde preuve. Un simple chiffon de papier, cette fois, comme vous voyez. C’est une note remise à l’avoué Suisse qui a rédigé les documents relatifs à cette affaire. Je viens de le lire. En voici les termes :

« Adopté à l’Hospice des Enfants Trouvés de Londres, le 3 Mars 1836, un enfant mâle du nom de Walter