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ville réunie dans les petites rues étroites de Brieg pour les voir passer. De toutes parts, des groupes se formaient autour d’eux, les guides chuchotaient et levaient les yeux au ciel. Personne ne leur souhaita un bon voyage.

Au moment où ils commencèrent leur ascension, un rayon de soleil brilla dans le ciel dont rien ne troublait la limpidité glacée, et changea le clocher de zinc de l’église en un clocher d’argent.

— C’est d’un bon présage, — dit Vendale (bien que le soleil disparût à l’instant même où il parlait). — Peut-être que notre exemple encouragera d’autres voyageurs à tenter le passage.

— Vraiment, non ! — dit Obenreizer, — nul ne nous suivra.

Il regarda le ciel au-dessus de sa tête, la vallée à ses pieds.

— Nous serons bien seuls, — dit-il, — seuls… plus loin… là-bas !…


SUR LA MONTAGNE.


La route était assez belle pour de vigoureux marcheurs ; et à mesure que Vendale et Obenreizer montaient, ils trouvaient l’air plus léger et la respiration leur devenait plus facile. Mais le ciel présentait de toutes parts un aspect morne et effrayant : la nature