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que non. Sûrement, il avait l’air d’un homme rebuté et désespéré de l’être.

— J’ai parlé à ma nièce, — dit-il, — Monsieur Vendale ; l’empire que vous exercez sur sont esprit ne l’a pas entièrement aveuglée sur les inconvénients sociaux de ce mariage ?…

— Puis-je vous demander, — s’écria Vendale, — si c’est là le seul résultat de votre entrevue avec Mademoiselle Marguerite ?

Un éclair jaillit des yeux d’Obenreizer à travers le nuage.

— Oh ! vous êtes le maître de la situation, — répondit-il d’un ton de soumission ironique, — la volonté de ma nièce et la mienne avaient coutume de n’en faire qu’une. Vous êtes venu vous placer entre Mademoiselle Marguerite et moi ; sa volonté, à présent, est la vôtre. Dans mon pays, nous savons quand nous sommes battus et nous nous rendons alors avec grâce… à de certaines conditions. Revenons à l’exposé de votre fortune… Ce que je trouve à objecter contre vous, c’est une chose renversante et bien audacieuse pour un homme de ma condition parlant à on homme de la vôtre !

— Quelle est cette chose renversante ?

— Vous m’avez fait l’honneur de me demander la main de ma nièce. Pour le moment… avec l’expression la plus vive de ma reconnaissance et de mes plus profonds respects… je décline cet honneur.

— Pourquoi ?

— Parce que vous n’êtes pas assez riche.