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pour une vertu. Jamais Dickens ne compta sur les circonstances ; son idée fixe était d’arriver au but en dépit des plus contraires. Il apportait dans cette lutte incessante une énergie qui approchait parfois de la dureté ; l’inébranlable certitude que tout est possible à ceux qui veulent fermement, lui fit jusqu’à la fin de sa vie accepter sans hésitation les plus lourds travaux, les plus accablantes responsabilités.

Ses parents l’envoyèrent comme externe à une certaine académie de Wellington house, où les études ne paraissent pas avoir été très sérieuses. Elle revient souvent dans ses ouvrages avec divers portraits de professeurs et d’élèves, ceux-ci plus occupés d’oiseaux, de mouches et de souris blanches cachés dans leurs pupitres, qu’à écrire leurs devoirs ou à apprendre leurs leçons. Il s’ensuivait que souris et moineaux étaient beaucoup plus savants qu’eux-mêmes. Une souris blanche, entre autres, nichait sous la couverture d’un dictionnaire latin, grimpait aux échelles, s’attelait à un char et portait un fusil sur l’épaule ; elle joua même dans certaine comédie le rôle du chien de Montargis. Malheureusement il lui arriva de se tromper de chemin dans une procession triomphale au Capitole et de tomber dans un encrier profond. Elle s’y noya et en fut retirée teinte en noir. Charles prenait sa part de ces espiègleries ; peut-être même ajoutait-il au désordre de la