tenait devant une porte ouverte, l’enfant et son porteur entrèrent dans une pièce au rez-de-chaussée. Il s’y trouvait un malade, étendu sur un canapé et cruellement dévasté par la souffrance, qui, à leur approche, couvrit son visage avec ses pauvres mains amaigries.
« Tresham, lui dit M. Jackson, d’un ton amical, je vous rapporte votre Polly profondément endormie. Donnez-moi votre main et dites-moi que vous vous sentez mieux. »
Le malade étendit son bras droit, courba la tête sur la main qui avait saisi la sienne et la baisa.
« Merci, merci ! s’écria-t-il, je puis dire en ce moment que je vais bien et que je suis heureux.
— Voici qui est bravement parlé… J’ai une fantaisie, Tresham ; pouvez-vous me faire une petite place près de vous sur ce canapé ? »
En parlant ainsi, notre héros s’assit, caressant la petite joue, semblable à une pêche, qui reposait sur son épaule.
« Oui, Tresham, j’ai une fantaisie. Je me fais tout à fait vieux, voyez-vous, et les vieilles gens ont parfois le droit d’avoir des manies. Ayant trouvé Polly, je ne veux la rendre qu’à vous. Recevez-la donc de mes mains. »
Comme le père tendait les bras à son enfant, le regard des deux hommes se rencontra, et leurs yeux restèrent fixés l’un sur l’autre.