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Comme la tranquillité de l’âme est préférable à tous les autres biens, Barbox frères dut se soumettre à cette exigence et prier le garçon d’enlever la table, d’apporter deux petits tabourets, un jeu de cartes et un paravent. En compagnie de Polly, il s’installa alors devant le feu comme dans une petite chambre intérieure, séparée de la grande par le paravent.

Barbox frères était vraiment bon à contempler assis sur son tabouret, un carafon de vin placé à ses côtés sur le tapis du foyer, et regardant Polly tandis qu’elle bâtissait ses châteaux avec un grand succès. Dans la crainte de renverser ces chefs-d’œuvre, il retenait si bien son souffle qu’il se sentait devenir tout violet.

« Comme tu vous fixes quand tu regardes ! » remarqua Polly, dans un court intervalle entre la chute d’une de ses maisons et le commencement d’une nouvelle construction.

Surpris en flagrant délit d’impolitesse, il s’excusa en disant : « Je crains de vous avoir, en effet, un peu trop dévisagée, Polly.

— Pourquoi donc regardes-tu comme cela ? »

Il se disait à demi-voix : « Je ne sais. Je ne puis me rappeler… » puis il reprit plus haut : « En fait, Polly, j’ignore pourquoi.