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et de lui offrir la petite protection d’un homme assez mal accommodé. Dans cette circonstance, ma charmante et distinguée parente me fit l’honneur de me dire qu’elle pensait que j’étais à ma manière un diablement bon enfant, et de fait, elle consentit à se mettre sous ma protection. Ce que, de fait, je regardai comme fort bien de la part de ma charmante et distinguée parente, parce que je suis diablement cassé et que j’ai éprouvé un grand bien de ses soins. »

Edith, près de Florence, assise sur un sofa, fit un geste de la main comme pour le prier de n’en pas dire davantage.

« Ma charmante et distinguée parente, dit le cousin Feenix en se dandinant toujours à la porte, me pardonnera si, pour sa satisfaction et pour la mienne, aussi bien que pour celle de mon ami Dombey, dont la fille charmante et distinguée est l’objet de notre plus grande admiration, elle me pardonnera, dis-je, si je continue le fil de mes observations. Elle se rappellera, d’abord, que ni elle, ni moi, nous n’avons jamais fait la moindre allusion à sa fuite. Je m’étais toujours dit qu’il y avait là-dessous un mystère qu’elle pourrait expliquer si elle le voulait. Mais ma charmante et distinguée cousine étant une femme diablement décidée, je savais qu’il ne fallait pas, de fait, plaisanter avec elle, et je ne suis jamais entré dans aucune discussion. Cependant, ayant remarqué dernièrement que son point sensible paraissait être une violente tendresse pour la fille de mon ami Dombey, je pensai que si je pouvais amener une rencontre entre les deux personnes sans qu’elles y fussent préparées, il pourrait en résulter les meilleurs effets. Comme nous habitons Londres incognito, avant de nous rendre dans le sud de l’Italie où nous résiderons, de fait, jusqu’au moment où nous irons à notre dernière demeure, réflexion diablement triste pour un homme, je me mis en quête pour découvrir la demeure de mon ami Gay, jeune homme d’un naturel plein d’une rare franchise et qui sans aucun doute est connu de ma charmante et accomplie parente, et j’eus le bonheur d’amener son aimable femme dans cette demeure. Et maintenant, dit le cousin Feenix, avec une émotion vraie et naturelle qui perçait à travers la légèreté de ses manières et de ses paroles décousues, je conjure ma parente de ne pas s’arrêter à moitié chemin, d’expliquer, autant que possible jusqu’où elle a été coupable. Je l’en conjure, non pas pour l’honneur de notre nom, ni pour sa propre réputation, ni pour aucune de ces considérations que les circonstances malheureuses l’ont amenée à