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en réalité si singulière, que je serais on ne peut plus obligé à mon ami Gay d’avoir la bonté de rompre… de fait, de rompre la glace, » dit le cousin Feenix.

Walter, sur cette invitation, et plus encore sur l’invitation qu’il lisait dans les yeux de Florence impatiente de connaître cette énigme, finit par dire :

« Ma chère amie, il s’agit simplement de vous rendre à Londres avec ce gentleman que vous connaissez.

— Mon ami Gay nous accompagnera aussi, interrompit le cousin Feenix, mille pardons !

— Je vous accompagnerai, dit Walter… C’est pour une visite quelque part.

— À qui ? demanda Florence en les regardant tous deux tour à tour.

— S’il m’était permis de vous prier, dit le cousin Feenix, de ne pas nous forcer de répondre à cette question, je me hasarderais à prendre la liberté de vous présenter cette requête.

— Savez-vous à qui, Walter ? dit Florence.

— Oui.

— Et vous pensez que je fais bien d’y aller ?

— Oui, parce que je suis sûr que vous penseriez comme moi. Cependant, pour certaines raisons que je comprends parfaitement, il vaut mieux que vous n’en sachiez rien d’avance.

— Si papa dort encore, ou qu’il n’ait pas besoin de moi, je suis à vous dans un instant, » dit Florence.

Et, se levant tranquillement, elle leur jeta à tous deux un regard quelque peu étonné, mais plein de confiance, et elle quitta la chambre.

Quand elle reparut, toute prête à les accompagner, ils causaient tous deux gravement à la croisée. Florence se demanda avec surprise ce qui avait pu les rendre si intimes en si peu de temps. Elle ne s’étonna pas du regard plein d’orgueil et d’amour que son mari lui lança en interrompant la conversation quand elle rentra, car elle ne le voyait jamais sans rencontrer ce regard fixé sur elle. « Je vous laisse une carte pour mon ami Dombey, dit le cousin Feenix, et j’ai la ferme confiance qu’il va recouvrer la santé et se rétablir d’heure en heure. J’espère que mon ami Dombey me fera l’honneur de me regarder comme un admirateur diablement chaud de son caractère, qui, de fait, est bien celui d’un bon négociant anglais et d’un gentleman vraiment distingué. Ma maison de campagne est dans le plus triste état