Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 3.djvu/350

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

confrérie ? n’est-ce pas, Toots ? » Après quoi M. Toots se retire avec M. Feeder, bachelier ès lettres, dans l’embrasure d’une fenêtre.

M. Feeder, en veine de gaieté, donne malicieusement un coup du revers de sa main droite sur l’abdomen de M. Toots et lui dit en éclatant de rire :

« Eh bien, mon vieux ! dit M. Feeder, nous y voilà donc ! il n’y a plus à s’en dédire, nous sommes pris au même trébuchet. Eh ! eh ! eh !

— Feeder, reprit M. Toots, recevez mes félicitations. Si vous êtes aus… aus… aussi heureux en hyménée que je le suis moi-même, vous n’aurez rien à désirer.

— Je n’oublie pas les vieux amis, moi, comme vous voyez. Je les invite à mon mariage.

— Feeder, répondit Toots avec gravité, plusieurs circonstances m’ont empêché de vous faire part de mon mariage. Premièrement, je vous avais parlé comme un imbécile de mes projets sur miss Dombey ; je craignis, en vous invitant à mon mariage, de vous donner à croire que c’était elle que j’épousais. Il aurait fallu des explications qui, je vous le jure sur ma parole d’honneur, dans un moment critique comme celui-là, m’auraient complétement bouleversé. Secondement, notre mariage a eu lieu tout à fait en famille. Il n’y avait là qu’un ami de ma femme et le mien, qui est capitaine dans… dans… je ne sais pas au juste dans quoi, mais ça ne fait rien. J’espère, Feeder, qu’en vous envoyant, avant de faire mon voyage à l’étranger avec Mme Toots, une lettre qui vous annonçait mon mariage, j’ai rempli les devoirs de l’amitié.

— Toots, mon garçon, dit M. Feeder en lui donnant force poignées de main, ce que j’en disais, c’était pour plaisanter.

— Maintenant, Feeder, dit M. Toots, je serais bien aise de savoir ce que vous pensez de mon union.

— Superbe ! répondit Feeder.

— Vous trouvez que c’est superbe, n’est-ce pas, Feeder ? dit M. Toots d’un ton solennel ! Eh bien ! jugez comme ce mariage doit être superbe pour moi personnellement ! Car vous ne pouvez pas vous figurer combien cette femme est extraordinaire. »

M. Feeder ne dit pas non. Mais M. Toots, secouant énergiquement la tête, insista pour bien faire comprendre qu’il était impossible de se figurer la chose en réalité.

— Vous savez, dit M. Toots, ce que je voulais dans une