Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 1.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inachevées du jour, ou pour commencer les tâches désignées du lendemain. Pendant ce temps, M. Feeder se retira dans sa chambre ; et Paul, assis dans un coin, se demanda si Florence pensait à lui et ce que l’on faisait à cette heure-là chez Mme Pipchin.

M. Toots, qui avait été retenu par une lettre importante du duc de Wellington, découvrit Paul après l’avoir cherché quelques instants. Il le regarda longtemps, comme auparavant, et lui demanda s’il aimait les gilets.

« Oui, répondit Paul.

— Moi aussi, » dit Toots.

Toots ne dit rien de plus pendant toute la soirée ; mais il regarda Paul tout le temps d’un air affectueux. Comme cela lui faisait une occupation, et que Paul n’avait pas envie de causer, il ne regretta pas la conversation.

À huit heures ou environ, le tam-tam résonna encore. C’était un avertissement pour se rendre dans la salle à manger et y faire la prière. Le sommelier se tenait debout près d’une table longue, où se trouvaient disposés du pain, du fromage et de la bière pour ceux des jeunes gens qui désiraient prendre part à cette petite collation. Le docteur mit fin à ce cérémonial en disant :

« Messieurs, demain matin à sept heures, nous reprendrons nos travaux. »

Sur quoi, Paul rencontra, pour la première fois, l’œil de Cornélia fixé sur lui. Les élèves saluèrent encore et allèrent se coucher. »

Quand ils se trouvèrent seuls dans leur chambre, Briggs leur dit qu’il souffrait de la tête à croire qu’elle allait se briser, et leur avoua qu’il souhaiterait de mourir, si ce n’était pour sa mère et pour un merle qu’il avait chez lui. Tozer ne dit pas grand’chose ; mais il poussa de profonds soupirs et avertit Paul de se tenir sur ses gardes, car, demain, ajouta-t-il, ce sera votre tour. Après avoir prononcé ces paroles prophétiques, il se déshabilla tristement et se mit au lit. Briggs et Paul étaient déjà couchés aussi, quand le domestique myope entra dans leur chambre pour emporter la chandelle, ce qu’il fit en leur souhaitant une bonne nuit et des rêves agréables. Ses souhaits bienveillants furent sans résultat pour Briggs et Tozer, car Paul, qui resta éveillé longtemps, et s’éveilla souvent ensuite, s’aperçut que Briggs était poursuivi par sa leçon comme par un cauchemar ; quant à Tozer, dont le sommeil était troublé