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quintes de toux et en éclats de rire qui ébranlaient toute la maison.

Le lendemain de ce fameux jour, qui était un dimanche, M. Dombey, Mme Chick et miss Tox déjeunaient tout en faisant l’éloge du major, quand Florence entra en courant ; une vive rougeur colorait son visage et ses yeux étincelaient de joie.

« Papa ! papa ! cria-t-elle, voici Walter ! et il ne veut pas entrer.

— Qui donc ? s’écria M. Dombey. Que veut-elle dire ? Qu’est-ce que cela signifie ?

— C’est Walter, papa, dit timidement Florence, qui regrettait d’avoir abordé son père trop familièrement, c’est Walter qui m’a trouvée le jour où j’étais perdue.

— Parle-t-elle du jeune Gay, Louisa ? demanda M. Dombey en fronçant le sourcil. En vérité, cette enfant n’a aucune retenue. Ce n’est pas du jeune Gay qu’elle veut parler, sans doute. Voyez ce que c’est, je vous prie. »

Mme Chick se hâta d’aller dans le corridor et revint dire que c’était le jeune Gay, accompagné d’un singulier personnage.

« Il n’osait pas entrer, dit-elle, parce qu’on lui avait dit que M. Dombey était en train de déjeuner ; il voulait attendre que M. Dombey fût disposé à le recevoir.

— Faites-le entrer, dit M. Dombey. Eh bien ! Gay, qu’y a-t-il ? Qui vous a envoyé ici ? N’y avait-il personne d’autre à envoyer ?

— Pardon, monsieur, reprit Walter, personne ne m’a envoyé. J’ai pris la liberté de venir pour une affaire personnelle, j’espère que vous m’excuserez, quand vous en connaîtrez le motif. »

Mais M. Dombey, sans prendre garde à ce qu’il disait, se penchait à droite et à gauche avec impatience, cherchant à voir derrière Walter quelque chose dont celui-ci lui cachait la vue.

« Qu’est-ce que cela ? dit M. Dombey. Quel est cet individu ? Vous vous êtes trompé de porte, je pense, monsieur ?

— Oh ! monsieur, dit vivement Walter, je regrette sincèrement d’être importun, mais… mais c’est le capitaine Cuttle monsieur.

— Walter, mon garçon, dit le capitaine à voix basse, tenez bon ! »

Et en même temps le capitaine, pénétrant un peu plus avant