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table à thé ! Miss Clarissa présidait et c’était moi qui distribuais les gâteaux à l’anis… les deux sœurs ayant un goût d’oiseau pour becqueter ces friandises et le sucre. Miss Lavinia avait un air de patronage bienveillant, comme si nos heureuses amours étaient uniquement son ouvrage… bref, nous étions tous contents les uns des autres.

La paisible gaîté d’Agnès allait à tous les cœurs ; tout ce qui intéressait Dora l’intéressait ; elle fit tout de suite connaissance avec Jip, qui n’hésita pas à lui lécher la main, et Dora, entraînée par sa grâce modeste à une confiance spontanée, lui dit après le thé :

« — Je craignais tant que vous ne m’aimassiez pas, et j’avais tant besoin de quelqu’un qui m’aimât, à présent que Julia Mills est partie ! »

J’ai oublié, en effet, de le mentionner ; Miss Julia Mills s’était embarquée sur un navire de la Compagnie des Indes à Gravesend, où Dora et moi nous l’avions laissée, un nouvel album-journal sous le bras… album dans lequel devaient être consignées ses impressions de l’Océan.

« — Je vois bien, » répondit Agnès, « que