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consistait à s’occuper d’elle, à friser ses cheveux, à lui préparer de petits articles de parure et à la traiter comme une enfant gâtée. Ce que faisait Miss Lavinia, sa sœur le faisait aussi naturellement, et je pensais quelquefois qu’elles avaient l’air, toutes, de traiter Dora comme Dora traitait elle-même Jip.

Je me décidai à en parier à Dora, et un jour que nous faisions une promenade ensemble (car, au bout de quelque temps, nous avions obtenu de Miss Lavinia la permission de sortie tête à tête), je lui avouai que je voudrais bien qu’on en agît différemment à son égard :

« Parce que, voyez vous, ma chère, » ajoutai-je gravement, « vous n’êtes pas une petite fille. 

» — Allons, » reprit Dora, « voilà, que vous allez bouder ? 

» — Bouder, ma bien-aimée ! 

» — Je suis sûre qu’on est très bonne pour moi, et je me trouve très heureuse. 

» — Eh bien ! ma toute chère, vous pourriez être encore heureuse, quoique traitée en créature raisonnable. »

Dora m’adressa un regard de reproche… le plus joli regard, et puis se mit à sangloter en me disant : « Si vous ne m’aimez plus, pour-