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Je répondis que ma tante serait fière et enchantée de faire leur connaissance, quoique je doive avouer que je n’étais pas très sûr que les trois tantes s’accordassent d’une manière satisfaisante. Les stipulations étant toutes terminées, je renouvelai l’expression de ma vive gratitude, et, saisissant la main de Miss Clarissa d’abord, celle de Miss Lavinia ensuite, je les pressai successivement contre mes lèvres.

Alors Miss Lavinia se leva, et priant M. Traddles de nous excuser pour un moment, me dit de la suivre. J’obéis tout tremblant et fus conduit dans une autre pièce. C’est là que je trouvai ma chère Dora, se bouchant les oreilles et le visage contre le mur derrière la porte… Miss Lavinia daigna me laisser seul avec elle.

Ah ! qu’elle était belle dans sa robe noire ! que de sanglots, que de pleurs, et comme elle refusa long-temps de quitter le coin où elle se réfugiait… Enfin elle consentit à venir à moi et à essuyer ses dernières larmes en s’appuyant contre mon épaule. Je voulus lui raconter alors mon entrevue avec ses tantes ; mais elle me dit avoir tout entendu et avoir même vu, à travers la serrure, la figure de Traddles dont les cheveux hérissés lui avaient fait grand’-