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Il faisait noir encore, le lendemain matin, quand je pris ma place sur la diligence à la porte de l’auberge, pensant à Agnès… le signal du départ n’était pas donné. Entre la nuit mourante et le jour naissant, je vis apparaître au-dessus de moi la tête d’Uriah.

« — Copperfield ! » me dit-il en se suspendant à la rampe de l’impériale, « j’ai cru que vous seriez charmé d’apprendre, avant de partir, que le bon accord est rétabli entre nous. Je suis allé le trouver le matin même dans sa chambre et j’ai arrangé la chose. C’est que, tout humble que je suis, voyez-vous, je lui suis utile, et il entend ses intérêts quand il n’est pas sous l’influence de la liqueur. Quel homme aimable, après tout, Monsieur Copperfield ! »

Je fis un effort pour lui dire que j’étais charmé, en effet, qu’il eût fait ses excuses à M. Wickfield.

« — Oh ! sûrement, » répondit-il. « Quand on est humble, que sont des excuses ?… c’est si aisé à prononcer… Écoutez donc Encore, Monsieur Copperfield, à propos de ce qui s’est passé ; vous avez, je suppose, cueilli quelquefois une poire avant qu’elle fût mûre ?

« — C’est possible.