concentraient toutes mes affections et toutes mes pensées, celle que j’aimais d’un immortel amour.
« — Mon cher mari, » me dit Agnès, « maintenant que je puis vous appeler de ce nom, j’ai encore un secret à vous révéler.
» — Parlez, ma bien-aimée.
» — Vous vous souvenez que le soir où Dora mourut, elle vous envoya me prier de monter auprès d’elle ?
» — Oui.
» — Eh bien ! elle me dit… devinez-vous ce que c’était ?
» — Je crois le deviner, » répondis-je en serrant plus tendrement sur mon cœur la femme qui m’aimait depuis si long-temps.
« — Elle me dit qu’elle me faisait une dernière prière et me léguait un dernier devoir à remplir.
» — Et c’était…
» — Que moi seule j’occuperais la place qu’elle laissait vacante. »
Agnès, à ces mots, pencha la tête sur mon sein et pleura : je mêlai mes larmes aux siennes, quoique nous fussions si heureux.