Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réglé le peu d’affaires qui m’avaient été confiées, je ne fis qu’un court séjour à Douvres et partis pour Cantorbéry.

Il me sembla, en entrant de bonne heure dans cette ville par une belle matinée d’hiver, que le calme de ses vieilles rues apaisait déjà mon imagination et consolait mon cœur comme si la douce influence que j’attribuais à la présence d’Agnès, se répandant sur les lieux mêmes quelle habitait, ajoutait encore à l’impression solennelle que font éprouver la vénérable cathédrale, les silencieuses demeures qui forment son enceinte extérieure, les vieux lierres qui garnissent les remparts en ruine, les maisons séculaires qu’on rencontre à chaque pas, le caractère enfin du paysage agreste et pastoral au milieu duquel repose l’auguste métropole du comté de Kent.

Dans la maison de M. Wickfield, la petite pièce basse où naguère travaillait humblement Uriah Heep, était occupée par M. Micawber, transformé en clerc, et qui s’acquittait de sa tâche laborieusement. Il me fit un accueil cordial ; mais je m’aperçus que son nouvel état ne lui avait rien ôté de son importance pompeuse ; il eut soin de me répéter deux ou trois fois, entre parenthèse, que ses fonctions étant des