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de Norwood étaient aux enchères, et que, les dettes de M. Spenlow payées, déduction faite des créances de l’étude, la plupart très mauvaises, il ne donnerait pas mille livres sterling de ce qui resterait à l’héritage du patron.

Six semaines après ! J’avais, pendant ces six semaines, subi des tortures et plus d’une fois je me serais suicidé, quand Miss Julia me répétait que mon inconsolable petite Dora continuait de répondre à toute mention de mon nom par son cri de douleur : « Ô pauvre papa ! pauvre cher papa ! » Le même intermédiaire m’avait dit aussi que Dora n’avait d’autres parents que deux tantes, sœurs de M. Spenlow, vieilles filles toutes les deux qui vivaient à Putney et qui ne voyaient que par hasard leur frère depuis longues années : non qu’il y eût une querelle de famille, mais justement, lorsqu’avait été célébré le baptême de Dora, n’ayant été invitées qu’au thé et se croyant faites pour être invitées au dîner, elles avaient écrit que, pour le bonheur des uns et des autres, elles préféraient se tenir à l’écart.

Ces deux dames sortirent de leur retraite à la mort de leur frère, et proposèrent d’emmener Dora avec elles à Putney. Dora, s’attachant à elles en pleurant, avait dit : « Oh ! oui,