Elle n’avait point encore essuyé ses larmes que je dis à M. Peggoty : « — Mon vieil ami, avez-vous pris une décision pour l’avenir ? » Je pensais, en le questionnant ainsi, à ce que je répondrais à la lettre de Miss Rosa Dartle, non pour elle, mais pour Mrs Steerforth.
« — Monsieur Davy, » me répondit-il, « il est une autre patrie pour Émilie et pour moi ; nous irons la chercher bien loin sur la mer. Notre avenir est là.
» — Ma tante, » dis-je en traduisant sa réponse, « ils émigreront ensemble.
» — Oui, » répondit M. Peggoty avec le sourire de l’espérance. « Personne n’aura de reproches pour ma bien-aimée Émilie en Australie. Nous y commencerons une vie nouvelle.
» — Et avez-vous fixé, » lui demandai-je encore, « une époque pour votre départ ?
» — Déjà ce matin, au point du jour, » nous dit-il, « je suis allé aux bassins du port et j’ai vu un navire en partance qui doit mettre
français quelques expressions qui n’auraient d’équivalents que dans la substitution d’un patois à l’autre. Si, ici comme ailleurs, le traducteur a pris avec M. Ch. Dickens certaines libertés volontaires, il doit avouer que c’est malgré lui qu’il a été parfois infidèle sinon à l’esprit du moins à la lettre du texte.