tous ses enfants à la ronde, M. Micawber répéta à chacun ce salut qui ne m’eut pas l’air de les récréer beaucoup, pas plus que la conclusion :
« — Enfants, vous pouvez aller tous chanter une ballade en chœur dans les rues de Cantorbéry : c’est votre unique moyen d’existence ! »
Mrs Micawber eut un léger évanouissement ; mais, revenue à elle et présentée à ma tante, elle répondit avec l’émotion d’un cœur de mère aux bienveillantes questions qui lui furent adressées sur ses enfants des deux sexes.
« — Vous avez là un garçon déjà grand, » dit ma tante en montrant l’aîné.
» — Ah ! Madame, » dit M. Micawber lui-même, prenant la parole au lieu de sa femme, « j’avais, en venant ici, destiné Wilkins à l’église, ou, pour parler plus exactement, au chœur ; mais aucune place de ténor n’était vacante dans la vénérable cathédrale de cette noble cité… Wilkins a contracté l’habitude de chanter dans les tavernes plutôt que dans les édifices du culte.
» — Mais il a de bonnes intentions, » dit Mrs Micawber tendrement.